Le lien étroit entre la data gouvernance et la Green IT
Les impacts du numérique sur le climat
Comme chacun sait, le climat subit une transformation significative et exceptionnelle, en raison de sa rapidité inédite, de son origine liée aux activités humaines, et de ses effets amenés à connaître une augmentation exponentielle.
Le numérique est plus émetteur que l’aviation civile en termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES), et sa dynamique ( !) est exceptionnelle. Son impact augmente d'environ 8 % par an soit un doublement tous les 9 ans, ce qui dans certain scenario laisse imaginer qu’il occuperait une part de 7 % en 2025, voire de 15 % en 2040 de l’émission mondiale de GES. Le numérique sera donc chaque jour une peu plus au centre de l’attention.
Dans un article publié en 2018, le Journal du CNRS (France) estime que l'ensemble des technologies numériques (ordinateurs, data centers, réseaux…) consomment 10% de l'électricité mondiale. 30% de cette consommation électrique vient des équipements terminaux, 40% à la mise en réseaux, et 30% des centres de données, un sujet qui nous concerne tout particulièrement. En effect, des serveurs on prem’, ou Cloud stockent et processent de la donnée. Pour ce faire, ces serveurs utilisent de la RAM, de la CPU, des I/O, et donc de façon générale, de la ressource machine, et donc de l’énergie.
La consommation energétique des serveurs et datacenter augmente de 15 à 20 % par an, et représente près du quart des émissions de CO2 générées par l'industrie informatique !
En lien avec ce constat angoissant, et au delà de la préservation de la planète, il y 4 enjeux majeurs qui se dessinent à court terme, et qui vont rendre indispensables des évolutions fortes
L'enjeu "Législatif" en lien avec la Green IT
Le législateur s’empare du sujet de l’IT et de ses impacts : par exemple, en France, la loi N° 2021-1485, qui est une déclinaison d’une ambition européenne, a été votée par le Parlement le 15/11/2021. Elle vise à réduire l'empreinte environnementale du numérique. Son chapitre IV vise à promouvoir des datacenters et des réseaux moins énergivores.
Encore en France, l’article 116 de la loi NRE (Nouvelles Régulations Économiques) oblige les sociétés françaises cotées à rendre compte dans leur rapport annuel des impacts environnementaux et sociaux de leurs activités. Dans le décret d’application 148-3, il est indiqué que des précisions sur la consommation en eau, matières premières et énergie doivent être abordés avec des mesures concrètes pour améliorer l'efficacité…
L'enjeu "Image" en lien avec la Green IT
Les COP se succèdent depuis quelques années. On n’a pas pour autant que les choses changent tant que ça, mais la révolution des esprits est en train de s’opérer. Les entreprises font parfois du « greenwashing » pour coller à cette attente de plus en plus prégnantes de leurs clients. Mais elles ne pourront pas éternellement se cacher. Il y aura très certainement une prime aux entreprises réellement vertueuses qui auront agi très en amont et très concrètement. L'informatique aura toute sa place dans cette ambition.
L'enjeu "Ressources Humaines" en lien avec la Green IT
Un détail qui n’en est pas vraiment un : les jeunes profils, et qui plus est, les jeunes profils IT talentueux plébiscitent les entreprises qui s’inscrivent réellement dans une démarche écologique vertueuse. Une étude de 2019 de l’EDHEC Business School (« Comment la nouvelle génération va transformer l’entreprise »), qui s’appuie sur un échantillon de 2 700 étudiants en fin de deuxième année d’études supérieures indique que les critères les plus plébiscités concernent la diversité des collaborateurs (60 %), la démarche RSE (responsabilité sociétale et environnementale), et le respect des principes du développement durable (50 %).
Et l'enjeu "Data Governance" intimement lié à la Green IT
Les
entreprises atteignent souvent les limites de la volumétrie dans leurs systèmes d'information : en
2020, pour ne parler que de la capacité de stockage mondiale (base installée),
celle-ci a atteint 6,7 zettaoctets, et selon les prévisions, cette dernière
devrait croître en moyenne de près de 20 % par an dans les prochaines
années.
Ainsi, en 2018, 78% des
budgets informatiques ont été dépensés uniquement pour maintenir les systèmes
par opposition à des investissements dans l'innovation (Cisco, IT Operations
Readiness Index, 2018). Et les recherches de Stripe indiquent que « le
développeur moyen passe plus de 17 heures par semaine à résoudre des problèmes
de maintenance, tels que le débogage et la refactorisation ».
Différents audits nous
amènent à penser que 50 % de l’information contenue dans les systèmes
d’information n'a pas d'utilité. En face, naturellement, on retrouve de la
consommation machine : RAM, CPU, I/O… Et cette consommation machine, c’est
de l’énergie !
On voit donc que les
enjeux de Green IT sont très étroitement liés à des enjeux de data
governance. Il suffirait de simplifier massivement les systèmes pour en
améliorer la gouvernance et la frugalité. Ou comment joindre l'utile à
l'agréable ! Mais plus facile à dire qu'à faire.
Conclusion :
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